Imaginer la science

Quand on aime autant l’imaginaire que la science, comme moi, le plus difficile est de chercher à concilier les deux. Pour ainsi dire, je ne peux m’empêcher de vouloir rendre plausible tout ce que je peux. Ce n’est pas une mauvaise chose, loin de là, mais j’ai en moi un conflit permanent entre mon côté « Rêveur » et mon côté « Scientifique » qui peut être assez usant au bout d’un moment et m’empêcher d’aller jusqu’au bout d’une idée.

Pour vous donner un exemple, l’autre jour un ami a partagé une publication qui demandait quel pouvoir on souhaitait avoir parmi quatre propositions. Mon côté « Rêveur » se dit que ça serait cool d’avoir ce genre de pouvoirs. Et puis mon côté « Scientifique » lui donne une bonne douche froide :

  • Devenir invisible

Ce serait cool, pas vrai ? Disparaître aux yeux du monde, faire les 400 coups, pouvoir voler des trucs en toute impunité (ou presque), etc. Le rêve de tout héros de roman ? Pas tellement, car il deviendrait aveugle à chaque fois qu’il utilise son pouvoir :  pour  qu’un objet soit parfaitement invisible dans l’air, il ne doit avoir à sa surface ni réflexion, ni réfraction. Du coup, la rétine de nos yeux ne pourrait donc plus recevoir de lumière, et nous serions donc aveugle.

  • Se téléporter

Là encore, il y a un problème de taille (surtout si on ne maîtrise rien où qu’on ne fait pas attention). Si l’on se retrouve coincé dans un objet, les conséquences pour notre corps seront pour le moins fâcheuses (nos atomes qui fusionneraient avec ceux de l’objet en question). Avec un peu de chances, la mort serait immédiate…

  • Être télépathe

Pour ce qui est de lire dans les pensées, entendre toutes les pensées pourrait s’avérer particulièrement gênant au bout d’un moment (entendre plusieurs pensées en même temps, connaître toutes les pensées y compris celles que l’on ne voudrait pas entendre, etc). De quoi devenir fou, à force (et si en plus on ne parvient pas à maîtriser ton pouvoir, c’est pire).

  • Voyager dans le temps

Et pour le voyage dans le temps… Tout d’abord il y a ce que l’on appelle le paradoxe du grand-père : imaginons que le héros tue son grand-père (ou empêche sa naissance), le héros ne naîtra donc jamais, et donc n’empêchera jamais la naissance de son grand-père, etc. Et même sans parler de ça, le moindre faux pas peut s’avérer désastreux. Imaginez, par exemple, qu’un héros retourne à l’époque préhistorique et écrase par mégarde une souris.
Ce faisant, on « tue » toutes les souris descendantes de cette même souris, ainsi que les prédateurs qui devraient les manger, puis les plus gros animaux prédateurs devant manger ces plus petits prédateurs, et les créatures se nourrissant du cadavre de ces animaux ; les répercutions seraient telles que l’
on pourrait tuer un homme préhistorique qui pourrait donner vie à tout un peuple, une civilisation. Les effets sur l’histoire seraient alors incalculables  (on voit notamment ça dans la nouvelle « un coup de tonnerre », de Ray Bradbury).

Et même sans tuer d’animaux, s’il apporte une maladie qui n’existait pas à l’époque ou qu’il ramène une maladie qui n’existe plus aujourd’hui (et dont on a donc cessé toute vaccination), ça resterait catastrophique.

 

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